Région riche en patrimoine et en histoire, l’homme a façonné les vallées en fonction du potentiel du territoire et a agrémenté le paysage de constructions qui font l’identité du territoire.
Autour de l’eau, de nombreuses constructions témoignent de l’intérêt historique des populations pour la ressource en eau.
Puits, lavoirs & fontaines
De nombreux éléments paysagers tels que les puits, les lavoirs, les fontaines ou les pêcheries, constituent des éléments patrimoniaux marquant l’histoire de notre territoire.
A titre d’exemple, les lavoirs, bien qu’aujourd’hui non utilisés pour leur but premier, font partie à part entière du patrimoine de notre territoire.
Longtemps la lessive s’est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri. Les premières constructions de lavoirs ont eu lieu au XVIIIème siècle, suite à un besoin croissant d’hygiène lié à la pollution industrielle et aux épidémies. La loi du 3 février 1851, votant un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30% la construction des lavoirs, a accentué ce phénomène. Les lavoirs ont ainsi progressivement fleuris dans les divers villages du territoire.
L’utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée au XXe siècle. Le lavoir a laissé la place à la machine à laver à partir de 1950.
Aujourd’hui, ces lavoirs, édifices remarquables, incarnent la mémoire des lavandières et de leur dur labeur.
https://www.lavoirs.org/historique.php
Moulins
D’après les statistiques établies au début du 19e siècle, le département de la Charente compte 991 moulins à farine dont 867 moulins à eau et 124 moulins à vent. La domination de la force hydraulique s’explique par la densité du réseau hydrographique. C’est d’ailleurs le système de roue verticale “par-dessous ” qui domine.
Cependant, l’industrie fait sentir son emprise sur le milieu rurale. L’activité papetière domine dans les moulins situés aux environs d’Angoulême. Nous trouvons aussi des moulins à tan autour des villes possédant une tradition du cuir comme Aubeterre, Baignes, Barbezieux, La Rochefoucauld ou Confolens. La grande majorité des moulins fariniers comptent aussi des moulins à huile. Les moulins textiles, à chanvre ou à draps, sont extrêmement répandus, disséminés sur l’ensemble de la province.
Les moulins étaient des éléments essentiels à l’économie rurale. Les habitants d’une seigneurie avaient obligation de recourir au moulin du seigneur, moulin ‘banal”, pour écraser leur grain. Les propriétaires de moulin appartenaient ainsi en majorité à la noblesse. Peu de meuniers étaient propriétaires de leur moulin aux 17e et 18e siècles. Les établissements religieux possédaient tous un ou plusieurs moulins. Cette définition sociologique des propriétaires semble évoluer au milieu du 19e siècle : les meuniers deviennent alors propriétaires de leur outil de travail.
Les moulins en Charente
Depuis le moyen âge jusqu’à nos jours sur les rives verdoyantes de la Charente beaucoup de moulins ont fait tourner leurs roues profitant de son cours d’eau paisible et régulier. Ceci, pour deux activités importantes, faire de la farine ou fabriquer du papier.
Les Moulins à grain :
Les moulins à eau ont essentiellement transformé du grain mais ils ont produit accessoirement de l’huile. Ils ont été la propriété soit d’une congrégation religieuse, soit d’un monastère mais plus généralement celle d’un noble. Un meunier était employé pour en assurer le bon fonctionnement. La transformation des céréales en farine était indispensable pour la fabrication du pain. Le bâtiment construit au bord de la rivière est équipé d’un mécanisme très simple. L’eau est amenée par un canal appelé bief. Elle entraîne une roue à aubes faisant tourner un axe qui actionne une paire de meules en pierre pour écraser le grain.
Les Moulins à papier :
Des quatre moulins artisanaux produisant à ce jour du papier manuellement, deux sont encore en activité en Charente. Ils fonctionnent avec des procédés du XVIIIème siècle, conservant un savoir faire qui a fait la réputation et la qualité du Vélin Angoumois, toujours fabriqué depuis 1539 par le Moulin du Vergé.
Souvent les moulins à papier ont succédé à d’anciens moulins à blé, l’eau étant indispensable aux différentes étapes de fabrication.
François 1er natif de Cognac aménage la Charente afin d’en faciliter la navigation. Il accorde aussi des privilèges aux papetiers. Dès le début du XVIème siècle des moulins à papier Charentais, utilisent des chiffons : chanvre ou lin, pour faire de la pâte à papier.
La pâte est ensuite égouttée, couchée sur du feutre, pressée et enfin séchée. Au XIXème siècle l’utilisation du bois dans la fabrication du papier industrialise les papeteries au détriment des moulins qui travaillent à partir de chiffons.
Au XVIIème siècle, la matière première utilisée par les papetiers était la “peille”. Il s’agissait de divers vieux chiffons non teintés, en lin ou chanvre, collectés dans nos régions par des marchands. Le site du Pays d’Aigre retrace en détails cette activité commerciale dans ce secteur du Nord de la Charente.
Les Moulins à vent :
Bien qu’ils ne dépendent pas d’une rivière, depuis l’antiquité des moulins à vent ont fait tourner leurs ailes profitant d’un endroit particulièrement bien situé sur une hauteur pour bénéficier au mieux des vents et de la proximité d’un village.
Au XVIème siècle ils connurent un grand essor, ralenti plus tard par l’évolution industrielle des moulins à eau qui présentaient un meilleur rendement.